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    Pourquoi ?

    Selon une étude qui a beaucoup circulé (OIM, 2015), Bruxelles est la ville d’Europe la plus diverse selon l’origine de ses habitant·es, loin devant Londres, Amsterdam, Paris, Rotterdam, Madrid et Milan qui la suivent dans ce classement. À Bruxelles, en 2021, seuls 22,5% des Bruxellois avaient deux parents belges à la naissance, alors que ce chiffre frôle les 60% en Wallonie et dépasse les 70% en Flandre. Dans la capitale, la présence massive d’une population aux origines multiples se traduit notamment dans la densité de son tissu associatif communautaire et dans la diversité de son personnel politique. Mais nulle part cette multiculturalité de fait n’est véritablement prise en compte comme un prisme de lecture indispensable à une bonne compréhension des phénomènes urbains et des politiques publiques. Malgré des proclamations sympathiques, Bruxelles reste marquée par des discriminations persistantes et par un déni de sa propre diversité ethnoculturelle constitutive.

    [les lundis cosmopolites] s’inscrivent dans la perspective des élections à venir en 2024 : principalement les régionales (9 juin) et les communales (13 octobre). Pendant un an, à raison d’une session par mois, il s’agira de donner la parole à la diversité ethnoculturelle bruxelloise à propos des questions politiques et sociétales qui la concernent plus particulièrement. Et, par la même occasion, de faire la promotion de cette diversité et de mieux l’inscrire dans l’identité bruxelloise, au-delà des clichés et des stéréotypes.

    Où ? Comment ?

    [les lundis cosmopolites] auront lieu à la Maison Commune, de l’asbl Cultures et publics, située au 81 rue Mercelis à Ixelles.

    Ils seront animés par Maryam Benayad, journaliste, et Henri Goldman, politiste. Le public sera largement convié à participer. La synthèse au vol sera opérée par Edgar Szoc, président de la Ligue des droits humains. Les invité·es seront prioritairement (mais pas exclusivement) issu·es de la population la plus concernée et appartiendront aux mondes associatif, artistique, universitaire et politique. Le pluralisme sera de rigueur.

    Entrée libre.

    Programmation indicative

    ••• Passé

    6 novembre | 1. Bruxelles cosmopolite, esquisse générale

    4 décembre 2023 | 2. Que font les sans-papiers ? Que faire des sans-papiers ? 

    15 janvier 2024 | 3. La "différence juive" et l’antisémitisme 

    5 février 2024 | 4. Multiculturalité bruxelloise : y a t-il un « prisme flamand » ?
    4 mars 2024 | 5. Le « foulard islamique » : une question politique

    8 avril 2024 | 6. Extrême droite : consolider la résistance bruxelloise

     

    Cliquer sur l'intitulé pour accéder à la captation vidéo en différé.

    Chaque session a donné lieu à un podcast, réalisé par Phil. Ils sont accessibles en suivant ce lien.

     

    ••• À venir

    Attention : la programmation indiquée ci-dessous est provisoire. Elle est sujette à modification.

     

    13 mai 2024 | 7. La jeunesse des quartiers populaires face à la politique

    3 juin 2024 | 8. Face aux candidat·es ministre-président·es : Ecolo, MR, PS

    1er juillet 2024 | 9. Debriefing élections régionales, avec des élu·es

    9 septembre 2024 | 10. L’héritage colonial et la décolonisation de l’espace public

    7 octobre 2024 | 11. Autour des enjeux des élections. Focus sur quelques communes.

    4 novembre 2024 | 12. Débriefing élections communales, avec des élu·es

    2 décembre 2024 | Fête de clôture

     

    Les sessions sont retransmises en direct via la page Facebook de la Maison commune.

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    Session 7 : 13 mai 2024, de 19:30 à 22:00

    La jeunesse des quartiers populaires face à la politique

    Tout le monde en parle : la confiance dans la politique – ou, pour être plus précis, dans le monde politique – est en chute libre. La population croit de moins en moins que l'action politique, avec ses partis, ses institutions, ses polémiques, puisse avoir un impact significatif sur sa vie. Si le vote n'était pas obligatoire, le taux d'abstention exploserait sans doute.

    Ce constat s'applique à la population globale mais il est encore plus accentué au sein des classes populaires qui sont, à Bruxelles, majoritairement d'origine immigrée. Et, au sein, de cette population, la jeunesse est sans doute la plus désabusée. Se sent-elle concernée par classique clivage gauche-droite ? Qu'est-ce qui la refroidit : le « déficit démocratique » ? l'état de l'enseignement ou du logement ? les discriminations persistantes ? l'impunité d'une police gangrenée par le racisme ? Est-elle sensible aux tentatives de séduction de la plupart des partis bruxellois ? Ira-t-elle voter le 9 juin ?

    Pour cadrer le sujet, nous aurons deux experts : Solayman Laqdim, délégué général aux droits de l'enfant (une institution de la Communauté française) depuis le 1er février 2023, qui a fait toute sa carrière dans la protection de la jeunesse, et Alexandre Ansay, directeur du Centre bruxellois d'action interculturelle.

    Après quelques témoignages, nous interpellerons trois personnalités politiques candidates aux élections du 9 juin : Sofia Bennani (Les Engagé·es), Petya Obolensky (PTB) et Alexandra Philippe (Défi). Pourront-elles donner envie aux jeunes Bruxellois·es des quartiers populaires de voter le 9 juin ? Et, pourquoi pas, pour elles ?

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    Session 6 : 8 avril 2024, de 19:30 à 22:30

    Extrême droite : consolider la résistance bruxelloise

    Partout en Europe, l'extrême droite a le vent en poupe. Y compris en Belgique : dans quelques semaines, le Vlaams Belang sera peut-être le premier parti du pays.

    Mais, dans notre continent, deux Régions politiques font encore exception : la Wallonie et notre ville, Bruxelles, qui ne compte toujours pas un seul conseiller communal d'extrême droite sur 695. Du coup, nous bombons le torse. Nous autres francophones faisons la leçon aux Flamands, pétris que nous sommes de notre supériorité morale. Jusqu'à ce que, inexorablement, la vague brune finisse par nous submerger.

    Car, si Bruxelles résiste, il y a des raisons. Si nous ne comprenons pas où se situent nos lignes de résistance à l'extrême droite, elles finiront par céder. Pire : nous sommes bien capables, en toute innocence, de les démanteler nous-mêmes. En revanche, si nous comprenons les mécanismes qui nous ont jusqu'ici protégés de la peste brune, nous pourrons les consolider. N'est-ce pas la moindre des choses si nous ambitionnons d'être la capitale culturelle de l'Europe ?

    Pour répondre à ces questions, nous inviterons quelques acteurs et actrices des mondes associatif, culturel et politique. Avec Eric Corijn (VUB, un habitué des Lundis), nous revisiterons l'expérience de Charta 91, quand la Flandre démocratique tenta de faire barrage au Vlaams Blok après le premier Zwarte Zondag (24 novembre 1991), jour de la première percée électorale de l'extrême droite en Flandre. Nous écouterons l'éclairage de Hugues Le Paige qui évoquera la situation italienne. Nous dialoguerons avec 3 invitées : Béatrice Delvaux, éditorialiste au Soir, dont les derniers écrits témoignent de son inquiétude face à ce qui ressemble de plus en plus à une déferlante européeenne, Ariane Estenne, présidente du Mouvement ouvrier chrétien, une des coupoles les plus solides de la société civile en Belgique francophone, et Inès Taraft, présidente du Cercle du libre-examen (ULB) qui vient de se livrer à une réflexion de fond à propos de l'extrême droite. Enfin, nous entendrons Isabelle Pauthier, qui fut longtemps à la tête de l'ARAU (Atelier de recherche et d'action urbaines), élue Ecolo au Parlement bruxellois en 2019 comme « candidate d'ouverture » et Andrea Rea, sociologue ULB et candidat en 2024 pour le Parti socialiste.

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    Session 5 : 4 mars 2024, de 19:30 à 22:30

    Le « foulard islamique » : une question politique

    On n'en sort décidément pas : ce fameux foulard n'en finit pas d'animer l'actualité politique. Comme si l'accoutrement des femmes musulmanes bruxelloises était une question vitale, au même titre que la mobilité, la fracture sociale, l'état déplorable de la Justice ou la crise des finances publiques. Bruxelles reproduit en plus compliqué les querelles parisiennes, sous le regard étonné de nos voisins néerlandais, allemands, britanniques, scandinaves… et flamands.

    Et ce sera encore le cas dans la campagne électorale qui commence. D'Actiris à la Stib, de la commune d'Anderlecht à la Ville de Bruxelles en passant par le remplacement de la présidente de l'assemblée de la Cocof, on ne compte plus les psychodrames provoqués par ce vêtement qui met certain·es de ses protagonistes en transe.

    Pourquoi ces femmes s'obstinent-elles, diront les un·es ? De quoi je me mêle, diront les autres ? On met la Justice au défi de trancher, mais celle-ci hésite. Ça va durer encore longtemps ?

    On essaiera de comprendre. On mettra les arguments à plat. Et, surtout, on écoutera ce que les femmes concernées ont à nous dire. Car il est temps d'arrêter de parler à leur place.

    Experte : Caroline Sägesser, historienne et chercheuse au Crisp, observatrice curieuse et un peu gourmande de ces escarmouches improbables.

    Plateau 1 : qu'en pensent les musulmanes les plus concernées ? Quel effet ça leur fait d'être réduite à des foulards ambulants ? Avec Hayat El Aroud (asbl Les Pouces, Anderlecht/Cureghem) et deux surprises.

    Plateau 2 : un face à face entre deux associations qui comptent à Bruxelles et qui défendent ici des points de vue diamétralement opposés : le Centre d'action laïque, représenté par son secrétaire général Benoit Van der Meerschen, et la Ligue des droits humains, par ailleurs organisatrice des Lundis cosmopolites, représentée par son directeur Pierre-Arnaud Perrouty.

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    Session 4 : 5 février 2024, de 19:30 à 22:30

    Multiculturalité bruxelloise : y a t-il un prisme flamand ?

    Les élections régionales bruxelloises à venir vont renouveler les deux instances communautaires, francophone et néerlandophone, qui se partagent certaines compétences selon une ligne de démarcation linguistique. En particulier : la multiculturalité bruxelloise se retrouve rabattue vers le clivage historique belgo-belge, alors qu'elle le déborde très largement et que la majorité des Bruxellois n'ont plus rien à voir avec lui.

    Mais le fait est là : jusqu'à nouvel ordre, ce sont les institutions communautaires des deux tribus belges qui prennent en charge notre diversité culturelle. Si le monde politique francophone bruxellois se perçoit comme naturellement majoritaire, il ne peut ignorer cet acteur majeur qu'est à Bruxelles la Communauté flamande, d'autant plus que celle-ci dispose pour ses actions de moyens financiers proportionnellement importants.

    Comment ceux-ci sont-ils mis en œuvre dans une ville où le néerlandais semble inexorablement en régression, même s'il reste nettement majoritaire dans une Belgique dont Bruxelles est la capitale, une ville dont le français est toujours la Lingua Franca, langue commune partagée par l'immense majorité des Bruxellois, où l'anglais devient de fait la seconde langue vernaculaire et où persistent de multiples langues d'origine largement pratiquées au sein des familles ? Comment des institutions officiellement flamandes tiennent-elles compte du fait que leur public est majoritairement francophone ? Comment la multiculture bruxelloise peut-elle se couler dans le bilinguisme officiel ?

    Expert : Eric Corijn, sociologue et philosophe de la culture, qui, depuis des années, réfléchit à la centralité des villes dans la refondation démocratique de nos sociétés.

    Plateau 1 : des associations et institutions flamandes nous parleront de leurs pratiques en milieu multiculturel. Avec Loredana Marchi, Foyer (Molenbeek), et Kathleen Van Den Daele, LeVL.

    Plateau 2 : on accueillera des personnalités politiques bruxelloises flamandes. Avec Fouad Ahidar, député bruxellois indépendant (ex-Vooruit) et ancien président de la Vlaamse Gemeenschap Commissie, Nadia Naji, coprésidente de Groen, et Guy Vanhengel, Open VLD, vice-président du Parlement bruxellois.

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    Session 3 : 15 janvier 2024, de 19:30 à 22:30

    La “différence juive” et l’antisémitisme

    Le 10 décembre 2023, 4000 personnes manifestaient à Bruxelles contre la résurgence inquiétante de l’antisémitisme. Appelées par les organisations dites représentatives de la communauté juive, cette manifestation donna lieu à de nombreuses polémiques. Et surtout : même si ce n’était pas son objet, difficile de ne pas faire le lien avec la guerre qui, au même moment, ensanglantait une fois de plus le Proche-Orient. Y aurait-il un lien entre cette guerre et le sort des Juifs et Juives de Belgique, pourtant citoyens et citoyennes de ce pays et non d'Israël ?

    Cette séquence suscita un regain d'intérêt pour la communauté juive dont la singularité, à Bruxelles du moins, semble imperceptible par comparaison avec d‘autres minorités. Dans la perception courante du fait juif, tout se mélange : religion, tradition, séparation, intégration, migration, sionisme… Beaucoup s’y perdent. Quelle est en fait cette “différence juive” ?

    Experte : Camille Chiavetta, chargée pour Unia du suivi de l‘antisémitisme, nous tracera le tableau de cette forme singulière de racisme en Belgique, hier et aujourd'hui, et en la comparant à d'autres formes de racisme.

    Plateau 1 : des jeunes Juifs et Juives, diversement engagés, seront interrogé·es sur le sens qu’ils et elles donnent à leur judéïté et sur la manière de la vivre à Bruxelles. Avec Hady-Salomé Dahan, Sacha Guttmann (Ceji, ex-Union des étudiants juifs de Belgique) et Youri Mora (Union des progressistes juifs de Belgique). Chacun·e s'exprimera à titre personnel. Les institutions ne sont mentionnées que pour situer nos invité·es.

    Plateau 2 : on interpellera deux personnalités connues la communauté juive à Bruxelles : Philippe Markiewicz, président du Consistoire central israélite de Belgique, et Simone Susskind, ancienne présidente du Centre communautaire laïc juif.

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    Session 2 : 4 décembre 2023, de 20:00 à 22:30

    Que font les sans-papiers ? Que faire des sans-papiers ?

    Ces dernières années, les migrants ont défrayé la chronique bruxelloise. Il s’agissait surtout de demandeurs d’asile que la Belgique n’arrivait pas à accueillir dignement.

    Pendant ce temps, sans faire de vagues, des dizaines de milliers de personnes sans papiers vivent à Bruxelles depuis des années. Elles constituent une composante ignorée des statistiques sur la diversité bruxelloise. Comment font-elles pour gagner leur vie, se loger, se soigner, élever des enfants, avoir une vie sociale tour en échappant aux contrôles policiers ? Et comment fait Bruxelles pour ignorer cette part importante de sa population ? Ces personnes qui sont là sans en avoir le droit d'y être, faudrait-il les expulser – mais alors à quel prix ? Faudrait-il les régulariser – mais alors à quel prix ? Ou faut-il continuer à faire semblant de les ignorer tout en sachant qu’elles sont là ?

    Expert : Sotieta Ngo, directrice du Ciré (Coordination et inititiatives pour réfugiés et étrangers) dressera la carte des personnes sans papiers à Bruxelles. Qui sont-elles ? Combien ? Où ? Comment sont-elles arrivées là ?

    Plateau 1 : des personnes sans-papiers viendront témoigner de leurs conditions de vie et de leurs combats. Avec Taslim Diallo, La voix des sans-papiers, et Ernestine Kavita, Ligue des travailleurs domestiques.

    Plateau 2 : des professionnel·les qui travaillent avec les sans-papiers viendront éclairer leur situation, notamment sur le plan juridique, et faire des propositions. Avec Tamimount Essaidi, Maison de quartier Saint-Antoine (Forest), Farah Feguy, avocate (LDH) et Pierre Verbeeren (CPAS Ville de Bruxelles).

    Politique : on interrogera et on interpellera François De Smet, président de Défi, par ailleurs ancien directeur de Myria (Centre fédéral Migration).

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    Session 1 : 6 novembre 2023, de 20:00 à 22:30

    Bruxelles cosmopolite, esquisse générale

    On brossera un tableau général de la diversité ethnique bruxelloise, unique en Belgique et même exceptionnelle en Europe. Sans éluder le poids des discriminations structurelles.

    Expert : Patrick Charlier, codirecteur d'Unia

    Plateau 1 : on verra pourquoi le projet de Bruxelles, capitale européenne de la culture en 2030, peut tirer atout de son exceptionnelle multiculturalité.

    Avec Fatima Zibouh, chargée de mission pour BXL2030 et Eric Corijn, philosophe de la culture et bruxellologue

    Plateau 2 : comment se situent par rapport à ce tableau des représentant·es des principaux partis bruxellois ? Avec Khalil Aouasti (PS, député fédéral et échevin à Koekelberg), Soulaimane El Mokadem (PTB, collaborateur parlementaire), Marie Lecocq (Ecolo, députée bruxelloise) et David Leisterh (député bruxellois et président du CPAS de Watermael-Boitsfort).

     

    Le podcast de cette session est accessible ici.

    En voici le découpage : 0:00:54 Patrick Charlier | 0:27:45 Eric Corijn | 0:31:41 Fatima Zibouh | 0:37:30 Eric Corijn | 0:45:29 Fatima Zibouh | 0:48:47 Q public | 0:50:36 Q public | 0:52:42 Fatima Zibouh | 0:56:59 Eric Corijn |0:58:39 Eric Corijn interrompu | 1:00:11 Q public | 1:02:59 Fatima Zibouh | 1:06:27 début seconde partie | 1:09:29 Soulaimane El Mokadem | 1:13:53 Marie Lecocq | 1:20:04 David Leisterh | 1:27:23 Khalil Aouasti | 1:39:35 Soulaimane El Mokadem | 1:43:16 Marie Lecocq | 1:47:57 David Leisterh | 1:52:27 Khalil Aouasti | 1:56:35 Eric Corijn | 1:58:14 synthèse de Edgar Szoc

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    [les lundis cosmopolites] sont une proposition de la Ligue des droits humains 

    avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale 

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